Lieu ouvert à tous les habitants, symbole de la démocratie et des services publics, le nouvel Hôtel de Ville de Saint-Gilles (35) traduit à travers son architecture les notions d'accueil, d'espace public et d'égalité entre tous. Jouxtant des bâtiments anciens dont une église en pierre avec son calvaire, le nouveau bâtiment prend également place dans un projet en devenir, une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) avec de futures constructions plus modernes. Les architectes de DLW se sont inspirés des pierres et bâtis traditionnels pour la peau du bâtiment. Ils tissent le lien entre passé et futur en combinant des lignes épurées et légèrement décalées avec un bardage de tuiles plates 301 lie-de-vin émaillé brillant, gris ardoisé émaillé mat et amarante.

Vincent Wattier, l'un des associés du cabinet, précise que « si Bretagne rime souvent avec granit et ardoise, la région de Saint-Gilles connaît aussi la brique et la Pierre de Montfort légèrement violacée ». C'est précisément cette pierre locale qui a inspiré les nuances de la peau de la mairie. D'immenses baies vitrées viennent également aérer la façade avec le ciel en miroir, allégeant ainsi l’effet imposant de l'ensemble.

Le jeu sur la disposition et les teintes des tuiles permet d'installer des liens et des lignes de force à la façade, et ainsi d’animer un volume tel que celui de l'Hôtel de Ville. L'architecte a choisi de regrouper les tuiles de même couleur par petits groupes de 2 ou 3 pièces pour lisser les nuances, gommer l'assemblage au profit d'une impression de continuité du matériau. Lignes horizontales et verticales se croisent telles les axes de trame et de chaîne d'un métier à tisser. « Les coloris amarante, lie-de-vin et gris ardoisé dialoguent par petites touches, avec des teintes proches de la brique et de la pierre locale, tel un clavier jouant simultanément la verticalité et l'horizontalité des lignes de la façade», nous explique Vincent Wattier, Par ailleurs, le choix du bardage en tuiles a également été dicté par la durabilité du matériau. Il apporte son inertie à l'ossature bois et béton, tout en réchauffant l'architecture du bâtiment. Pas de doute, la terre cuite convient aisément au pays du granit !