Jean-Christophe Brua souhaitait une tuile en terre cuite la plus proche possible d'une facture artisanale. Après une présentation de la tuile plate 16x38 écaille Sainte-Odile, il était convaincu par l'aspect naturel, les variations de teintes de cette nouvelle référence. Pour lui, elle était « la plus intéressante, la plus vibrante, la moins plate, la moins raide... Et les rainures rappellent les traces de doigt d’une tuile artisanale.

Le résultat est tout sauf homogène et offre une variation de teintes naturelles, comparables aux toits d'époque, permettant un vieillissement harmonieux avec la patine de la terre cuite. »
L'architecte note que la principale difficulté a consisté à maçonner et recouvrir les lucarnes rampantes du toit ainsi que les mitres des cheminées. Le résultat final répond à ses attentes avec une réelle vibration de teintes fidèles à l'environnement historique, dans un bâtiment abritant des amoureux de l'art et du patrimoine strasbourgeois.

La Société des Amis des Arts et Musées de Strasbourg est devenue propriétaire de cet hôtel construit en 1748 en style régence suite à un don. La toiture d'origine, sécurisée par un filet métallique depuis quelques temps pour éviter les chutes, exigeait une réfection à la fois durable, de qualité et respectueuse de l'esprit d'ensemble, belle synthèse du rococo strasbourgeois.

Jean-Christophe Brua, l'architecte du Patrimoine en charge du suivi de travaux, précise que « l'ancienne toiture était composée de tuiles en terre cuite blanches, noircies par le temps. Pour la nouvelle toiture, la terre cuite s'imposait mais plutôt dans les teintes rouges, devenues majoritaires sur les toits strasbourgeois ». Par ailleurs, ces nuances rose-rouge existent sur la façade du bâtiment avec l'utilisation de pierres de taille en grès des Vosges.

L'architecte souligne la qualité de construction du bâtiment avec sa charpente d'origine blanchie à la chaux remarquablement conservée, ses 25 lucarnes rampantes du toit ou ses fenêtres à croisée typiques du XVIIIème.