L'architecture du nouveau conservatoire de Melun (77) met en scène brique de façade en terre cuite et alliage composite pour suggérer la danse et la musique, par des formes et des jeux de lumière.
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L'architecture du nouveau conservatoire de Melun (77) met en scène brique de façade en terre cuite et alliage composite pour suggérer la danse et la musique, par des formes et des jeux de lumière.
La ville de Melun a choisi d'appeler son nouveau conservatoire « Les deux muses », en référence aux deux disciplines enseignées. Et c’est en s’inspirant de cela que l'agence DE-SO Architectes a imaginé le projet. De forme oblongue, le nouveau conservatoire accueille le public sur un parvis situé à l'angle d'une avenue typique du paysage urbain des années 60. « Ses parois rectilignes évoquent une boîte à musique » selon l’architecte Olivier Souquet qui précise que le bâtiment « n'a pas vocation à être luxueux mais juste ». L’idée de justesse qui nous rapproche déjà de la musique ! À l'intérieur se succèdent des salles de répétition, de danse, de cours ainsi que le pôle administratif.
Pour l'architecte, la brique rappelle la pérennité du lieu quand le cuivre évoque la sensualité et la plasticité des disciplines enseignées. La terre cuite noire graphite ponctuée de touches de teinte gris argenté occupe le niveau supérieur tandis qu’au niveau inférieur, le matériau d'alliage composite apparaît sous forme de cubes sur le parvis d'accueil. La vibration naît du contraste puissant entre le mat de la brique moulée main noire et la brillance métallique de l'alliage, entre les surfaces absorbantes et les surfaces brillantes, entre la solidité de la terre cuite et l'apparente fragilité du métal doré.
L'idée d'harmonie entre matériaux et vocation du bâtiment s'est imposée. Les façades mates et rugueuses entamées par de grandes ébrasures telles de gigantesques « harpes d'acier » illustrent cette volonté. Elles combinent aplats perforés et tôles pliées, et font office de brise-soleil tout en apportant une respiration aux volumes. Les 2 à 3% de briques gris argenté qui ponctuent aléatoirement les surfaces noire graphite rappellent « les rouleaux perforés des orgues de barbarie » ou celles de diodes d'appareils électroniques, effet accentué par les 1% de briques en retrait de 2 cm.
Pour Olivier Souquet, la brique en terre cuite apporte une protection naturelle de longue durée, nécessitant peu d’entretien. Il précise qu'elle fait partie « des matériaux naturels qui se patinent plus qu'ils ne s'usent ». Sa souplesse permet un jeu d'échelle à plusieurs niveaux. La disposition horizontale en façade vient croiser la verticalité des pièces métalliques. Les deux matériaux dialoguent ensemble à l'extérieur du conservatoire, comme les deux muses le font à l'intérieur.